Strasbourg-Paris, plus vite vers les sommets

Si le Paris SG fut un temps une belle cylindrée qui enfumait les poursuivants, vrombissante dans la course au titre aux quatre coins du pays, le club de la capitale est devenu au fil des sorties de route un bolide cabossé que la voiture-balai colle au train. En effet, Paris, naguère respecté, s'éloigne de son palmarès pour ne devenir que la risée des chroniqueurs obèses. Aujourd'hui, c'est un club en construction ou en transition qui cherche à s'échapper des angoisses de la relégation. Il se présente à la Meinau affublé d'un mauvais bilan, deux victoires (autant que Lille et Lens) et quatre défaites. Ce bilan assombrit le ciel parisien où la crise et l'urgence, comme toujours, couvent pour le plaisir des petits et des grands journalistes. Il n'en reste pas moins qu'ils sont cinquièmes au classement des matchs à l'extérieur sans la moindre défaite concédée. Le Racing affronte donc une équipe qui tâtonne au Parc des Princes, mais demeure un sérieux client à l'extérieur. Si elle est habituée des titres moqueurs et des analyses assassines, l'équipe de Paul Le Guen montre bien plus de qualité que ce dont les commentateurs veulent bien retenir. Elle n'a plus gagné depuis le 16 Septembre, mais elle a livré des prestations de bon niveau et encourageante pour un club qui se donne quatre ans pour tutoyer les sommets de nouveau. C'est une crise de confiance du fait de l'absence de résultat et de spirale positive dans un contexte instable et trouble qui a plongé le collectif parisien dans le doute et forcé la main du coach.

Pourtant fort d'une brochette d'internationaux et de joueurs de bon calibre, tels que Landreau, Armand, Rothen ou Pauleta, l'effectif chapeauté par un entraîneur respecté et inamovible avait des arguments pour occuper le devant de la scène. Las, des semaines plus tard, Paul Le Guen bouleversait la donne en jetant dans le bain les bébés du centre de formation au détriment des cadors. Depuis deux matchs (Valenciennes et Lyon), des jeunes pousses inexpérimentées ont du tenir la baraque pour palier l'inefficacité des tauliers. Ainsi des têtes nouvelles ont fait leur apparition, Sankharé, Sakho, Arnaud ou N'Gog ont poussé Mendy, Digard, Frau, Lyuindula de l'autre côté de la main courante. Les spectateurs de la Meinau sont curieux de voir quel visage sera opposé à leurs flamboyants champions.

Car du bon côté du Krimmeri, on commence à rouler des mécaniques. Ce match pourrait faire passer le club alsacien du rang de promu au rang de prétendant à d'aguicheurs accessits, en plus de temps qu'il ne faut pour que les parisiens compostent leur billet retour. Le jeu prôné par Furlan est aussi beau qu'efficace et le collectif s'éclate autour d'une défense impressionnante qui inspire confiance, respect (2ème défense du championnat). Contrairement à Le Guen, Jean-Marc Furlan connaît la formule et devrait reconduire une recette qui, il est vrai, fonctionne mieux à l'extérieur qu'à la maison. Une défense qui enregistre le retour de son Zoltan et une attaque qui devrait ne plus se priver de son goleador, Wason Renteria. Chez les parisiens, l'ancien Racingman Diané fait un début de saison honnête, puisqu'il est épargné par la critique, et les Meinauviens se rappellent du danger qu'il représente. A ses côtés, on devrait assister au retour en grâce du toujours très dangereux Pedro Pauleta, le buteur le plus constant qui a su faire mentir son coach.

Le Racing pourrait profiter de ce match et de sa confiance pour engranger des points, montrer que son excellent début de saison doit plus à lui qu'aux défaillances des autres, tandis que les Parisiens veulent sortir du marasme fort d'un esprit de revanche.
Messieurs, faites vos jeux.

Les compositions probables :

RCS :

[equipe] Cassard --

Szelezi, Bellaïd , Paisley , Dos Santos --

Rodrigo, Cohade--

Abdessaki , Johansen , Mouloungui --

Renteria [/equipe]

Paris SG :