Ce n'est pas parce que les grands lessiviers de Procter & Gamble, qui fabriquent votre shampooing, vos chips et vos piles ont abandonné la cravate dans un tiroir-caisse que nous, les jeunes devons la mettre au placard.
Les Echos, 26/01/2007Citation: Dans ses produits comme dans son approche de la R&D, du marketing ou du management, Procter & Gamble a, depuis 2000, su se réinventer sans se renier. Et, au-delà des apparences, le changement d'état d'esprit est palpable. Ce qu'illustre ainsi Dick Antoine : « Hier, un cadre travaillant dans une usine sortait une cravate de son tiroir quand un haut responsable de la direction de Cincinnati venait en visite. Aujourd'hui, ce n'est plus la peine, car même au siège nous ne mettons plus de cravate. »
Cette grande offensive qui nous vient des Etats-unis a de quoi effrayer en Europe. Edouard Baer l'a dit : "la cravate, le respect du public". La mode qui consiste à se délester de tout ce qui empêche de se sentir bien (Feel good Inc.) déferle dans nos bureaux, nos aéroports, nos taxis. La cravate, comme avant le costume le vendredi, en sera la victime. Bientôt, les grands patrons et les accompagnateurs UGC ressembleront à des sociologues mal rasés ou des pères de famille à l'affût des étudiantes. Sans cravate, le travail dont rêve des centaines de jeunes n'a plus grand sens. Alors, bien sûr, les plus fourbes avanceront que la cravate est suspecte. Qui n'a vu un consultant, cravate au vent, proposait des prestations au prix sans rapport avec leur qualité, qui n'a assisté aux élans d'un commercial, toute cravate tirée à quatre épingles, vous vendant sa soupe. Mais cravate n'est pas égale à escroc. Non, c'est de la propagande de présentateur de journaux télévisés. Au contraire, la cravate est gage de sérieux, d'humilité et de jeunesse, la preuve par l'image :
Plus que jamais, la cravate, c'est Rock.